Pas de pitié pour les crapauds

Actualités Orthophoniques Septembre 2002 (volume 6, n°3)
Voici le nouveau classique ; succédant au trio d’antan composé du couple et de l’amant/maîtresse, le trio d’aujourd’hui s’intéresse à la recomposition du couple. Au cinéma comme dans la littérature, ce thème est largement récurrent et il est bien normal qu’il en soit de même pour la littérature enfantine. Cela semble d’autant plus normal que le problème est grave : le couple d’après séparation mère-garçon unique est souvent problématique, voire pathologique dans certains cas, comme on le voit régulièrement dans notre travail. Alors, l’idée de déculpabiliser la mère de sa nouvelle rencontre tout en aidant l’enfant à accepter ce nouveau personnage semble s’imposer.
Le thème de la famille recomposée revient donc souvent dans les livres pour enfants ce qui permettra, lorsque la question est évoquée par la mère ou l’enfant, d’apporter une contribution en « laissant traîner » ce petit livre. Un autre thème, également problématique, celui de la naissance d’un frère/s?ur à retardement, est également abordé à travers la copine de Paul, le héros.

Pas de pitié pour les crapauds

Paul et sa mère ont si bien bâti leur vie que toute intrusion dans cet univers est INSUPPORTABLE pour l’enfant. Après bien des agacements et des pleurs, et même un rêve de départ, Paul finira par accepter que la Bouche de Crapaud devienne Bernd, le compagnon de sa mère. A méditer, y compris pour les mères qui devraient parfois mettre des limites dans leurs relations trop privilégiées avec leur garçon….
Nina SCHINDLER

J’ai lu Jeunesse, 2002, 4,5 euros, à partir de 10 ans