L’épilepsie
Dossier spécial de Cerveau & Psycho
Janvier/Février 2013 – n°55
L’épilepsie est un trouble particulièrement stigmatisé et pourtant assez peu connu. Nous sommes régulièrement confrontés à des patients (enfants ou adultes, pour diverses pathologies) qui présentent des problèmes épileptiques et il nous a donc semblé utile de vous présenter ce document complet récemment paru.
L’épilepsie est une maladie neurologique répandue, puisqu’on compte 6 ou 7 cas pour 1000 habitants, soit plus de 400 000 personnes en France (dont la moitié de moins de 20 ans..).Il y a environ 20 000 nouveaux cas par an dans notre pays.
Mais derrière ces chiffres se cache une réalité complexe et hétérogène. On doit distinguer selon :
– la nature des crises
– leur fréquence,
– leur gravité,
– l’âge de survenue,
– les causes sous-jacentes,
– l’existence de troubles associés
– le pronostic et donc l’évolution du trouble.
Dans les cas graves, les conséquences socio professionnelles sont importantes et les troubles de l’anxiété importants pour le patient et son entourage. Lorsque le patient est jeune, le développement cérébral peut être troublé avec des déficits intellectuels ou des troubles du comportement, tout cela pouvant compromettre les études, la vie professionnelle et familiale.
Qu’est ce qu’une crise d ‘épilepsie ?
« Elle résulte d’une décharge soudaine et simultanée d’une population de neurones située dans une région plus ou moins étendue du cerveau. »
Il y a les crises généralisées (le Grand Mal) avec des réseaux diffus et bilatéraux, couplés avec des structures sous corticales. Trois phases la composent : tonique (raideur des muscles), clonique (secousses musculaires brusques et généralisées qui peuvent durer plusieurs minutes) et résolutive (état quasi comateux). Le sujet reste souvent confus durant un long (voire très long) moment et il oublie la crise.
Les crises focales correspondent à un réseau neuronal assez limité. Certaines décharges restent localisées, sans perte de conscience, d’autres se propagent et peuvent entrainer des chutes et autres comportements particuliers. Ces crises partielles ont des origines variées : les localisations temporales sont fréquentes avec parfois des troubles auditifs, mnésiques ou du langage. Il peut y avoir des crises visuelles ou motrices.
L’électroencéphalographie est l’outil essentiel dans le diagnostic. On observe des décharges rythmiques, diffuses ou localisés, lors des crises et des ondes lentes après, montrant un dysfonctionnement. Mais l’ajout d’enregistrement vidéo du patient permet bien sûr d’obtenir de meilleures informations. De même que l’imagerie cérébrale (en particulier l’IRM qui est très précis) en complément.
Beaucoup d’épilepsies ont une cause génétique. Un ou plusieurs gènes sont impliqués et des mutations peuvent se manifester, qui conditionnent le type et la gravité de la maladie. « D’autres épilepsies sont dues à des anomalies des structures cérébrales ou à des lésions » (AVC, TC, tumeur, maladies neurodégénératives). Enfin chez certains paptients, aucune cause n’est identifiée.
« Face à des causes si variées, la liste des symptômes est longue » :
Chez le tout petit enfant, il existe des formes variées (syndrome de Dravet, de Lennox-Gastaut, épilepsie absence, épilepsie myoclonique….) toutes précisées dans un encart de l’article. L’épilepsie absence (le petit mal) est fréquente et elle disparaît le plus souvent avec la puberté.
La majorité des épilepsies de l’adulte sont des épilepsies partielles, avec des causes variées (souvent des TC ou des tumeurs). Chez les personnes âgées, les crises sont assez fréquentes, presque toujours focales. Par exemple en lien des lésions vasculaires ou des maladies neurodégénératives.
« Les médicaments sont surtout des produits anti crises qui n’influencent pas le cours de la maladie, ni sa durée ». Les médicaments doivent être prescrits selon plusieurs critères comme l’âge, le sexe, les causes des crises, la présence d’autres maladies, le style de vie du sujet… Certains médicaments ont des effets délétères sur l’humeur.
Le mode de vie et les activités professionnelles doivent être adaptés. Il faut éliminer les facteurs (manque de sommeil, alcool) pouvant favoriser les crises.
Certains types d’épilepsies partielles peuvent connaître un traitement chirurgical, dès lors que la localisation du point de départ a pu être faite et qu’on puisse éliminer cette zone sans séquelles gênantes. Une localisation temporale est d’un bon pronostic pour la chirurgie.
A noter dans le même numéro de la revue :
« Crises d’épilepsie et troubles de la conscience »
« la neurobiologie de l’épilepsie »
A propos de cet article (et des autres): Pour répondre à la question d’un lecteur, voici comment nous procédons.. Nous sélectionnons dans les revues publiées les articles qui nous semblent les plus attractifs en formation continue d’un point de vue clinique. Certains articles passionnants mais trop théoriques sont ainsi exclus. Nous lisons et faisons une synthèse de l’article en ajoutant un brin de bibliographie. C’est le corps du texte… Lorsque nous citons des propos écrits par l’auteur de l’article, c’est toujours entre des guillemets. Lorsque nous nous permettons un commentaire personnel, nous utilisons des caractères en italique en général précédés d’un NDLR (Note de la Rédaction)… Il ne s’agit donc pas d’un plagiat, mais plutôt d’une courte synthèse pour vous suggérer de poursuivre la lecture.
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