L’ouvrage « Les démences » vient de sortir chez l’éditeur De Boeck.
Le livre de l’été…..
Chaque été, vos magazines vous proposent un roman ou un document lisible en pleine chaleur à l’ombre d’un parasol… Et bien nous allons faire pareil, sauf qu’il faudra oublier le loisir… mais pas le plaisir.
Premier bon point, ce n’est pas un gros pavé qui tétanise et deuxième bon point, il est tout à fait bien écrit, lisible, du moins si on a déjà quelques connaissances sur le sujet, car ce n’est pas un livre de première intention.
Mais pour ceux, toujours plus nombreux dans notre profession, qui prennent en charge des patients avec des maladies neuro-dégénératives, ce livre est une remise à niveau idéale. Il contient à la fois des actualités pointues, des vraies pas de celles que nous livre sans intérêt Internet, et des synthèses impeccables. On y traite d’Alzheimer, mais aussi des DFT (démences fronto-temporales pour les néophytes), des démences à corps de Lewy et des démences vasculaires, bref de tout ce qui fait notre quotidien thérapeutique.
Parcourons quelques chapitres :
– DSM-5 et diagnostics. Vous n’êtes pas sans savoir que le DSM-5 (la Bible des psychiatres et autres psychologues) a « bougé les lignes » dans l’appellation des maladies et le premier chapitre rappelle ces nouveautés regroupées sous le vocable de TNC (Troubles NeuroCognitifs)
– Les chapitres 2, 3 et 4 plongent dans l’actualité (épidémiologie, physiopathologie et neuro-imagerie), bref des données fondamentales en amont de nos prises en charge.
– Le chapitre 5 traite de la neuropsychologie de la M.A., donc de l’essentiel pour nous. Un résumé rapide mais complet du tableau des connaissances actuelles auquel s’ajoute des coups de projecteur sur des domaines moins habituels : la cognition sociale, la plainte mnésique et les troubles de l’identité dans les stades sévères. Un vrai délice d’apprentissage pour nous !
– Quarante cinq pages sont ensuite consacrées aux démences fronto-temporales (incluant bien sûr les aphasies progressives primaires). On sait que les choses ne sont pas encore bien fixées dans ce domaine, et les auteurs nous guident très bien à travers cette complexité et ces modifications.
– Les démences vasculaires, à corps de Lewy ou issues de la maladie de parkinson sont cernées en deux chapitres.
– Près de quarante pages concernent les « limites du bilan neuropsychologique », chapitre essentiel lorsque notre bilan vient côtoyer, voire empiéter, ceux des neuropsychologues et qui montre clairement que le bilan est un acte de décision complexe, pas simplement l’application de tests…
– Le chapitre 12 traite des « actualités sur les thérapeutiques non médicamenteuses ». Ceci est bien sûr essentiel pour nous et ces quelques pages replaceront sans doute certaines choses à leur place.
Bien sûr ce livre ne nous est pas directement dédié car c’est vers les neuropsychologues que les auteurs se tournent. Mais dans ce type de prise en charge que nous souhaitons pratiquer, à la marge de notre nomenclature, ne devons nous pas en permanence nous référer à la culture neuropsychologique, tout en y ajoutant le sens clinique, celui de la relation duelle et la force du support et de la guidance.
Alors commandez vite ce livre, il vous sera livré juste à temps pour une lecture estivale.
Les démences, ouvrage collectif coordonné par Hélène Amieva, Serge Belliard et Eric Salmon. Editions De Boeck. 208 pages, 41 euros (et cela les vaut bien…..)