Le dictionnaire du Père Castor

Actualités Orthophoniques Mars 2000 (volume 4, n°1)
Ouaf …le chien qui aboie à la première page a un air de déjà vu, dans la grande boîte de l’Imagier du père du même nom que ce dictionnaire. Mais en dehors de la plupart des animaux dont les représentations restent immuables – mais ce n’est pas un défaut car ils sont bien dessinés ; le look de ce Dictionnaire est plutôt moderne, du moins comparé à l’ancien imagier…

Cet ouvrage concerne à la fois les pré-lecteurs, les enfants en apprentissage et les nouveaux lecteurs.

Comme d’habitude, les pré-lecteurs profiteront des nombreuses illustrations pour agrandir leur vocabulaire. Les enfants du CP trouveront la manière d’écrire les mots et les plus grands (disons Cours Elémentaire) s’intéresseront aux définitions et aux extensions.

Parmi les éléments à noter en positif :

• l’alphabet complet est inscrit verticalement à chaque page, ce qui évite les premiers errements des enfants cherchant désespérément un mot commençant par /l/ dans les premières pages (comme dans le mini Larousse),

• les mots sont colorés différemment selon leur statut grammatical (en vert pour les adjectifs, en bleu pour les noms…). Ceci constitue une excellente approche pour les jeunes enfants dans leur difficile combat pour l’appropriation de la syntaxe et de ses signes.

• Des contraires sont également indiqués pour certains mots.

• Les écritures ou les prononciations particulières sont précisées (Le célèbre kaouai…)

Par contre, le fait de rassembler les mots par famille n’est pas toujours un atout. D’accord, glace, glacé et glaçon vont bien ensemble. Mais quel enfant (et même quel adulte …) aurait idée de rechercher /piéton/ ou /piétiner/ au mot /pied/.

Le choix des mots reste conforme à la tradition de la maison…

L’harmonica n’est plus guère d’actualité et le réveil aurait vraiment besoin d’être revu… D’accord plusieurs mots ne sont plus trop à la mode (le gage a semble-t-il disparu des usages enfantins, et marcher clopin-clopant est une activité inconnue pour les « nouveaux » enfants). D’accord, la connotation générale est disons « proprette », de bonne famille. Les mots familiers n’ont pas leur place ici et les références modernes guère plus : c’est une image d’un monde assez figé que nous proposent les auteurs.

Mais après tout cela permet peut-être de rappeler à nos chères têtes blondes/brunes/noires/rousses/vertes… qu’il existe un autre vocabulaire que celui, souvent « incertain » des cours de récré ou des centres aérés.
Editions Père Castor -Flammarion, 1999,336pages, 99FF