Il s’agit d’un article de Estelle EUSOP-ROUSSEL et Anne-Marie ERGIS dans la revue « Psychologie &Neuropsychiatrie du Vieillissement » n°4 Décembre 2008.
Le titre est alléchant car il s’agit d’un problème récurrent chez les patients Alzheimer que nous prenons en charge. mais à dire vrai, après de nombreuses colonnes bien denses d’une langue bien « lourde » (on est dans le domaine de la neuropsychologie universitaire, loin de la vie…), on n’est guère avancé pour la prise en charge!
Il y a toutefois un bon nombre d’informations intéressantes sur un sujet peu rencontré dans la littérature:
– Tout d’abord le terme de mémoire prospective (MP) qui « fait référence aux situations dans lesquelles le sujet doit se souvenir d’une action à réaliser dans le futur » par exemple, penser à prendre un ami à la gare, régler une facture, transmettre un message à quelqu’un… « cela implique qu’il existe un délai entre la formulation d’une intention et l’opportunité de la réaliser ». « Ce délai est occupé par des tâches concurrentes plus ou moins coûteuses sur le plan cognitif »
– Le moment opportun est déterminé par un indice de récupération spécifique.L’indice peut être une tâche event-based (événement précis qui déclenche le souvenir de l’intention, comme une minuterie) ou time-based (lié à une durée – dans 45 minutes, je sortirai le gâteau du four).
– De nombreuses fonctions exécutives (planification, initiation, flexibilité, anticipation, mémoire de travail..) sont impliquées dans les tâches de mémoire prospective. L’implication de la mémoire épisodique est plus controversée.
– les variations individuelles sont importantes ce qui complique l’évaluation de la MP.
– Un long paragraphe s’intéresse au lien entre MP et vieillissement normal, le trouble restant léger et bénin. Il est toujours intéressant d’en avoir plus sur la normalité, pour éviter de penser que tout déficit est pathologique.
– La dernière partie concerne la MP dans la maladie d’Alzheimer. Le déficit est précoce et les retentissements importants sur l’autonomie des patients. la bonne nouvelle est qu’il semble pouvoir y avoir un travail d’apprentissage à faire dans ce domaine (travaux de Camps- 1996) en lien étroit avec les aidants.