Actualités Orthophoniques Mars 2002 (volume 6, n°1)
Certains d’entre vous auront peut-être déjà pris connaissance de ce texte. Mais il apparaît suffisamment important pour la profession pour qu’un doublon ne soit pas excessif.
Petit à petit, les choses s’organisent autour de la prise en charge des enfants « dys ». Après le Plan d’action Lang-Kouchner (dont vous trouverez une cinglante attaque dans l’article de Fijalkow ci après), après les recommandations de l’ANAES, c’est vers l’Education nationale que se tournent nos gouvernants.
Voici donc quelques points forts de ce plan d’action, largement diffusé dans l’administration du ministère de l’Education nationale.
• La reconnaissance du langage et de ses troubles :
« La maîtrise de la langue orale et écrite constitue…un élément essentiel de l’exercice de la citoyenneté ».
« Toute difficulté persistante présentée par un élève…est susceptible d’induire des conséquences dommageables sur son développement personnel et scolaire ».
« Les enfants porteurs de tels troubles nécessitent…une prise en charge précoce et durable, parfois tout au long de leur scolarité »
(NDLR ; voilà qui pourra servir d’argument de qualité envers un médecin prescripteur ou conseil.)
• Une définition précise des troubles spécifiques du langage oral ou écrit.
• Les objectifs du plan
« Le plan global proposé doit permettre un meilleur repérage et dépistage ainsi qu’une prise en compte plus efficace des troubles spécifiques du langage, notamment dans le cadre de l’école. Il doit donner la possibilité aux parents de ces enfants d’accéder, dans des délais raisonnables, à un diagnostic précis assorti d’une prise en charge appropriée à chaque situation. »
• Le libre choix des familles ainsi que le respect du secret professionnel sont rappelés.
• Prévenir sans stigmatiser
« L’identification des troubles du langage n’est pas aisée parce que les difficultés observées dans le domaine de la maîtrise de la langue orale ou écrite, peuvent revêtir une pluralité de significations. C’est pourquoi l’école doit se garder d’un double écueil, celui de la banalisation comme celui de la stigmatisation. »
« Il apparaît nécessaire de développer dès l’école maternelle des actions de prévention et de repérage des enfants présentant des signes d’alerte… ».
• Repérer, dépister, diagnostiquer.
« Le regard du professionnel de l’enseignement, qu’est le maître de la classe, conjugué à celui des membres du RASED (NDLR : Réseau d’aides spécialisées aux enfants en difficulté), permet de repérer les élèves présentant des signes d’alerte. »
« A partir de ce repérage, un médecin de PMI ou un médecin de l’éducation nationale, selon l’âge de l’enfant, effectue un dépistage ».
« A l’issue des investigations réalisées en milieu scolaire, les parents sont invités, si nécessaire, à consulter pour leur enfant des professionnels de santé afin qu’un diagnostic soit établi. Ces bilans peuvent être faits en ville auprès de professionnels de santé ou, pour les cas complexes, dans des centres de référence hospitaliers. »
• Assurer la continuité des parcours scolaires des élèves.
« La prise en charge satisfaisante de ces élèves en milieu scolaire ne peut s’effectuer sans qu’un partenariat soit établi avec les personnels spécialisés intervenant dans le domaine des soins et des rééducations. »
Le plus souvent, la scolarité dans une classe ordinaire est proposée, en tenant d’aménagements pédagogiques. D’autres possibilités sont offertes. Par exemple :
« Le déroulement de la scolarité peut s’effectuer dans une classe ordinaire, conjuguant une adaptation de l’enseignement avec des interventions des membres du RASED et un suivi…par des professionnels libéraux. Dans ce contexte , il n’y a pas lieu de s’opposer à des soins ou à des rééducations extérieurs à l’école pendant le temps scolaire . En effet, il peut être nécessaire d’aménager, selon les besoins, les horaires scolaires pour concilier, dans l’intérêt de l’enfant, scolarisation et interventions spécialisées. »
• Organiser les réponses
« Les inspecteurs d’Académie veilleront à favoriser l’élaboration, avec les présidents des conseils généraux, d’une convention cadre , précisant les modalités d’intervention et de collaboration des équipes de PMI, des médecins de l’Education nationale, des RASED , des enseignants et des autres professionnels de la santé. »
« Une circulaire d’instruction aux services déconcentrés incitera également les DDASS à identifier, au sein de chaque département , un réseau de professionnels de santé libéraux compétents pour l’élaboration des diagnostics et le suivi des prises en charge en lien avec les centres référents précités. »
• Former les acteurs et favoriser les coopérations.
« Le cahier des charges du programme de formation initiale des orthophonistes est en voie de réactualisation afin notamment de développer les pratiques de recherche et d’évaluation en orthophonie ».
« Il est également nécessaire d’intensifier la formation continue des professionnels de santé ». « S’agissant de la formation continue des orthophonistes , elle permettra de les former à l’utilisation de nouveaux outils validés et de développer la recherche et l’évaluation des pratiques professionnelles en orthophonie. »
• Encourager des études et des recherches.
« la qualité de l’expertise dépend en grande partie de la fiabilité des tests utilisés pour aider les enseignants à repérer et les professionnels de santé à dépister un trouble et à orienter le bilan. » Le rôle de l’ANAES est souligné.
Texte intégral: http://www.education.gouv.fr/discours/2001/dyslexie.htm
Bulletin Officiel n°6 du 7 Février 2002