A propos de l’ouvrage  » Le retour à domicile après un AVC »

o « Le retour à domicile après un accident vasculaire cérébral »
sous-titré « Guide pour le patient et la famille »
Ouvrage coordonné par Catherine Morin aux Editions John Libbey (2009-22 ?)

L?aphasie constitue une des pathologies princeps en matière de prise en charge orthophonique. De nombreux auteurs francophones ont d?ailleurs émaillé les dernières décennies de remarquables travaux.
De ce fait, la plupart des orthophonistes prennent en charge des personnes aphasiques. Parfois de façon régulière et intensive, mais plus souvent de façon moins suivie. C?est à eux que nous semble être le plus utile cet ouvrage de 180 pages. Ecrit dans un style simple, agréable mais efficace, il fait un large tour d?horizon des différents problèmes qui attendent le patient (et son entourage) au difficile retour à domicile. Après la période de prise en charge intensive du centre de rééducation, le retour est souvent douloureux, anxiogène et même destructeur parfois. Les séquelles apparaissent au grand jour et surtout leur retentissement sur la vie prend toute son ampleur. Fini les rêves de « retour comme avant », ce sont les prochaines décennies qui sont plombées par les pathologies : aphasie et hémiplégie le plus souvent, mais aussi troubles des autres fonctions exécutives, troubles visuels (en particulier l?hémianopsie si pernicieuse et si handicapante), sans compter les troubles d?adaptation à la vie et surtout les troubles du comportement et de la modification de la personnalité. Tout cela touche également le conjoint et la famille et l?expérience montre les réelles difficultés d?adaptation à cette vie nouvelle.
Tout cela est bien décrit dans cet ouvrage écrit par l?équipe de la Pitié Salpetrière. Des descriptions des séquelles aux aspects psychologiques, des aides matérielles aux difficultés quotidiennes, des techniques de toilette à la description précise des troubles cognitifs, tout est clairement listé, exemples concrets à l?appui.
On pourrait se poser la question. Avons nous besoin de savoir tout cela ? De connaître les types de médicaments, « les hauts et les bas du moral », la spasticité ou les orthèses ? Après tout nous sommes orthophonistes, spécialisés dans la langage, la parole, éventuellement les fonctions cognitives.
Mais la prise en charge d?un « cas » ne peut se suffire d?une approche technique. C?est un patient, un sujet global que nous prenons en charge, et sans être spécialiste en tout (ni donner notre avis à tort et à travers?) la connaissance de ce qui entoure l?AVC et l?aphasie va nous permettre une meilleure efficacité globale dans le cadre de la communication que nous voulons préserver et relancer chez le patient.