Actualités de la maladie d’Alzheimer
Revue de Presse de la Fondation Méderic
Janvier 2013 – N°89
Commentaires (libres) tirés de l’indispensable revue de presse
de la Fondation Méderic.
- A propos des critères de diagnostic
On n’arrête pas le progrès ! D’abord il y avait le jugement clinique et lui seul, puis l’évaluation neuropsychologique avec le fameux Grober et Bushke, et maintenant vient le temps de la haute technologie, avec les marqueurs, un peu comme si on voulait se distancier des malades…
Mais Bruno Dubois, neurologue hyper connu, remet les choses en place (du moins pour l’instant note-t-il…) : « l’approche diagnostique par les biomarqueurs doit être réservée aux patients à inclure dans un protocole de recherche, un essai clinique ou si un problème diagnostique complexe se pose (sujets jeunes….). »
Leur application en pratique courante est encore sujette à caution :
– absence de validation définitive
– standardisation des mesures volumiques de l’hippocampe et dosages biologiques du LCR non définitif
– L’analyse du marquage amyloïde est délicate surtout pour les formes débutantes
– Les co morbidités (DCL, lésion vasculaire) doivent être prises en compte.
- A propos de l’autodiagnostic !!
– « App’Zheimer+ »….est une application (téléchargeable sur Iphone) « d’aide au diagnostic pour le dépistage et le suivi des troubles de la mémoire et des fonctions intellectuelles, notamment dans la maladie d’Alzheimer » qui a été développée par un psychiatre, une psychologue et une société informatique.
– Extraits des arguments des créateurs :
« un outil d’évaluation efficace et pratique qui donne une réponse claire et pratique face à une crainte de détérioration mentale et qui s’adresse avant tout aux professionnels tout en revendiquant une utilisation intuitive et conviviale ».
« L’application est construite à partir d’échelles standardisées d’évaluation, validées scientifiquement. Elle suit les recommandations de la HAS »…
– Voyons voyons…. Nous n’avons pas eu l’envie de débourser 6 euros pour deux tests largement diffusés, à savoir l’IADL4 pour les difficultés de la vie quotidienne et le MMS que tout le monde connaît et emploie à tous les coins de rue… Bien sûr les auteurs rappellent « en cas d’utilisation non médicale, l’application ne remplace pas une consultation médicale » ! C’est faire peu cas des questionnements et des angoisses de la personne qui a obtenu un score pas parfait et c’est aussi rabaisser le diagnostic médical en faisant croire qu’il serait sérieux après une simple passation de MMS et d’IADL… La maladie d’Alzheimer est une affaire bien trop sérieuse pour une approche si réductrice et mercantile.
- A propos de la vulnérabilité urbaine
La désorientation spatiale constitue un problème important pour les personnes âgées, en particulier avec des troubles cognitifs. La « rééducation » se limite souvent à des exercices de labyrinthe ou dans des environnements très appauvris, et donc bien différents de la vraie vie quotidienne. En effet la mémorisation d’un itinéraire urbain est composite, impliquant la mémorisation des repères, des directions associées à ces repères et de l’ordre d’apparition de ces repères.
Il s’agit donc d’analyser des trajets habituels sous ces trois angles.
Les principales difficultés que rencontrent les personnes âgées dans la rue sont :
– un ralentissement de la vitesse de marche. Notons que la vitesse moyenne de la plupart des personnes âgées est de 0,9 à 0,8 m/s (3 km/h) alors que la durée de réglage des feux tricolores est de 1,2 m/s (soit 4,3 km/h)…
– une perte d’acuité auditive et visuelle
– des difficultés à prendre rapidement la bonne décision.
- A propos des nouvelles technologies
L’utilisation des nouvelles technologies chez des personnes âgées en situation de dépendance constitue un axe pertinent de recherche. Il s’agit de déceler précisément les besoins des personnes, mais aussi leur capacité à utiliser ces outils. On distingue cinq groupes, parmi lesquels le groupe des personnes ayant des troubles cognitifs sans handicap physique, vivant encore à leur domicile. Ils peuvent bénéficier de la télé assistance passive, de la géolocalisation pour éviter les risques liés à l’errance et de systèmes d’alarme, tout cela permettant de vivre seul mais avec une aide. Un autre groupe est celui des personnes à double handicap physique et cognitif qui doit bénéficier d’une surveillance constante contrôlée à distance par des aidants/soignants.
- A noter : « Aide à domicile et maladie d’Alzheimer » Lettre de l’Observatoire des dispositifs de prise en charge et d’accompagnement de la maladie d’Alzheimer 2012 : 25/12/12
www.fondation-mederic-alzheimer.org/Nos-travaux/La-Lettre-de-l’-Observatoire/Numero-en-cours
- A noter également, le rapport Sicard sur la fin de vie
www.elysee.fr/assets/pdf/Rapport-de-la-commission-de-reflexion-sur-la-fin-de-vie-en-France.pdf
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